L’annonce d’une réorganisation majeure tombe alors que le commerce traverse une période fragile. Selon des informations présentées aux représentants du personnel, deux grandes surfaces parisiennes fermeront, tandis que l’enseigne prépare un maillage différent. Ce choix intervient après les difficultés rencontrées par d’autres marques et confirme un recentrage stratégique pour Leroy Merlin. Les effectifs concernés se voient proposer des reclassifications internes, sous conditions, dans les autres magasins d’Île-de-France.
Ce que l’on sait des fermetures de Leroy Merlin à Paris
La direction a confirmé la décision lors d’un comité social et économique central à Lille, ce vendredi 21 novembre. Selon nextplz.fr, les sites visés sont deux points de vente de 6 000 m², jugés déficitaires. Les équipes ont reçu les premières informations sur le calendrier, avec un suivi annoncé des instances sociales dans les prochaines semaines.
Le magasin de Rosa-Parks, dans le XIXᵉ arrondissement, fermera en avril prochain. Celui de Daumesnil, dans le XIIᵉ, cessera son activité en octobre 2026. D’autres adresses centrales, comme Beaubourg ou la Madeleine, doivent rester ouvertes et être rénovées. Cette séquence nourrit de fortes inquiétudes en interne, malgré les promesses d’accompagnement.
Leroy Merlin reste le leader du bricolage en France, avec près de 40 % de parts de marché l’an dernier. La stratégie détaille une montée en puissance de formats plus petits et spécialisés. Entre 2026 et 2030, la société prévoit l’ouverture d’une vingtaine de boutiques, tout en réaménageant le réseau existant pour gagner en efficacité.
Réactions syndicales face au plan de Leroy Merlin
Au total, 271 salariés sont concernés par un projet de reclassement vers 26 autres magasins franciliens. Beaucoup s’interrogent sur les trajets et les contraintes familiales. Les élus ont demandé une expertise des sites, tout en activant une procédure d’alerte sur les conditions de travail et la sécurité.
La direction évoque des propositions de mobilité avec priorité selon les secteurs. En cas de refus, « le collaborateur pourra faire l’objet d’un licenciement pour motif disciplinaire », a-t-elle rappelé. Cette formulation a crispé les échanges et renforcé la défiance, malgré l’affirmation officielle d’un accompagnement individualisé.
Un porte-parole précise : « Ce n’est pas la volonté du groupe d’en arriver là ». Les syndicats maintiennent la pression et réclament des garanties écrites, notamment sur la prise en charge des surcoûts de transport. Leroy Merlin assure vouloir éviter les départs contraints, mais les modalités pratiques restent au cœur des discussions.
Contexte du commerce et perspectives pour l’enseigne
Le secteur souffre encore des effets post-Covid et d’une inflation qui a modifié les habitudes d’achat. Plusieurs marques de référence ont réduit la voilure, ou fermé des unités. Lapeyre a licencié environ 200 salariés, soit 10 % des effectifs, après son rachat par Mutares, illustrant la pression sur les coûts.
Des distributeurs ont aussi revu leurs activités de bricolage, comme l’a montré la fermeture d’un magasin à Levallois-Perret. Dans ce paysage, le groupe cible des formats plus compacts, calibrés pour des besoins précis. Les rénovations prévues sur certains sites centraux doivent préserver la visibilité et la proximité.
La feuille de route évoque un réseau parisien plus dense en petites surfaces, avec un assortiment affûté. L’objectif affiché est d’améliorer la rentabilité des emplacements. Leroy Merlin mise sur une meilleure adéquation entre fréquentation locale et coûts fixes, tout en gardant des magasins vitrines rénovés pour soutenir l’image.
Ce que les prochaines étapes pourraient changer concrètement
Les mois à venir seront rythmés par l’expertise indépendante, les négociations et le suivi des reclassifications. La fermeture de Rosa-Parks au printemps et celle de Daumesnil en 2026 serviront de test pour la nouvelle logique de réseau. Leroy Merlin sera jugé sur la qualité des solutions proposées et la capacité à limiter les impacts humains.