La fermeture brutale d’un supermarché halal à La Courneuve a pris tout le monde de court et laisse, du jour au lendemain, vingt-huit employés sans salaire. Dans cette ville populaire, la disparition de ce commerce de proximité ouvre une période d’incertitude pour les familles concernées et relance les questions sur la protection des salariés face aux décisions soudaines. Le choc demeure vif dans le quartier.
Les circonstances de la fermeture du supermarché halal
Selon actu.fr, le magasin occupait la place du 8-Mai 1945, dans des locaux déjà familiers aux riverains. Il avait succédé à une enseigne de grande distribution et rythmait le quotidien des clients du quartier. Après à peine un an, les rideaux se sont baissés le 10 octobre 2025, sur décision municipale jugée brutale.
Lors d’un contrôle, les services municipaux ont passé en revue chaque recoin du magasin. Ils affirment avoir relevé quatre-vingt-dix-neuf anomalies de sécurité, du plafond aux installations électriques. L’arrêté de fermeture d’urgence, annoncé comme provisoire, prévoyait une réouverture du supermarché halal après travaux. Cette réouverture supposait une mise en conformité complète.
Le 9 octobre, les salariés ont reçu l’ordre de vider les rayons sans explication précise. Certains ont imaginé un simple inventaire, d’autres une opération commerciale, sans mesurer la gravité de la situation. Ils disent avoir compris l’ampleur de la fermeture seulement en découvrant l’arrêté affiché sur la porte.
Des salariés du supermarché halal plongés dans la précarité
Depuis la fermeture, vingt-huit salariés se retrouvent sans salaire et sans horizon de paiement. Plusieurs n’auraient plus touché de rémunération depuis août, ce qui les plonge dans une précarité marquée. Certains évoquent des loyers en retard, des économies épuisées et des dépenses devenues difficiles à assumer.
Pour tenir, un père de famille raconte avoir vendu sa voiture et enchaîné les petits boulots. Il dit avoir l’impression de devoir quémander son propre salaire, après vingt-cinq années passées sur ce site de distribution. Le syndicat local de la CGT dénonce un employeur qualifié de voyou et alerte sur l’urgence sociale.
La direction du supermarché halal Triangle assure que les salariés ne sont pas abandonnés. Elle indique que le responsable du magasin et le représentant du personnel reçoivent régulièrement des informations sur le dossier. Selon l’entreprise, un premier acompte de cinq cents euros a été versé et le reste suivra après les procédures.
Un bras de fer local et des perspectives encore incertaines
Malgré l’arrêté présenté comme provisoire, aucun chantier n’a réellement démarré dans les locaux concernés. La direction explique avoir déposé deux demandes d’autorisation de travaux, toutes deux rejetées par la préfecture. Elle évoque un troisième projet, abandonné face au coût annoncé et à l’absence de visibilité sur une éventuelle validation.
Dans la foulée, le propriétaire du fonds de commerce a résilié le contrat de location-gérance avec l’enseigne. Elle présente cette rupture comme une décision indépendante de sa volonté, liée au blocage du dossier. La société reproche aussi à la municipalité une hostilité persistante et un traitement qu’elle juge inéquitable.
Le tribunal de commerce doit prochainement examiner la situation financière, en vue d’un redressement judiciaire. Les salariés pourraient alors bénéficier du régime de garantie des salaires, le temps qu’une solution se dessine. La municipalité annonce de son côté l’arrivée d’un discounter alimentaire, appelé à reprendre le site de l’ancien supermarché halal.
Une affaire locale qui interroge la protection des salariés
Au-delà de ce dossier, la fermeture du supermarché halal rappelle la vulnérabilité de nombreux salariés. Quand un commerce s’arrête brutalement, la perte de revenu peut être immédiate et durable. À La Courneuve, l’issue dépendra des décisions de justice et des engagements pris par le repreneur. Les employés attendent surtout des garanties claires sur leurs droits, leurs salaires et leur avenir professionnel.