Les étals se vident parfois en quelques heures, et les clients repartent souvent sans boîte. La demande grimpe, l’offre patine, et la chaîne d’approvisionnement encaisse les à-coups. Dans ce contexte, la pénurie d’œufs s’invite dans le quotidien des ménages. Le phénomène s’observe largement, avec des rayons imprévisibles et des réassorts irréguliers. Le ton reste calme, mais l’inquiétude progresse.
Rayons vidés et livraisons inconstantes, pénurie d’œufs visible
Selon france3-regions.franceinfo.fr, dans plusieurs magasins, les ruptures se répètent depuis des semaines. Les premiers prix partent d’abord, puis le reste suit. Les clients ouvrent parfois les boîtes pour vérifier qu’elles sont complètes. Les équipes s’adaptent, mais la cadence de réassort ne suffit plus face à la file d’attente.
À Cagnes-sur-Mer, un directeur raconte des commandes réduites à la portion congrue. « On en reçoit un voire deux », dit-il après avoir commandé dix colis. Les arrivages ne sont pas quotidiens et l’incertitude s’installe. Les consommateurs reviennent plus souvent, ce qui accentue l’effet pénurie.
La contrainte amont demeure lourde. Installer un éleveur prend près de trois ans. Entre-temps, la pénurie d’œufs s’alimente d’un cercle vicieux : plus la demande augmente, plus les rayons se vident vite. Les magasins communiquent, mais peinent à promettre des délais fiables.
Réactions des magasins et des clients face à la pénurie d’œufs
La grande distribution observe des ventes en hausse continue depuis 2023. Le bio n’est pas épargné. « Dans la journée, tout est parti », dit un gérant. L’hiver et les fêtes stimulent les pâtisseries maison. Cette saisonnalité renforce la tension et rend les prévisions délicates en fin d’année.
Les fournisseurs locaux peinent à suivre. Des élevages confinent leurs poules face au risque de grippe aviaire. Une ferme de référence du département compte environ 950 bêtes. Elle produit en moyenne 700 œufs par jour. La priorité va aux petits commerces, les grandes surfaces sont parfois mises en pause.
Les acteurs plaident la transparence et l’équilibre. Les volumes disponibles restent alloués au plus près de la demande. Les arbitrages se font au jour le jour. Les clients adaptent leurs recettes, et les magasins conseillent des plages horaires. La pénurie d’œufs reste palpable malgré ces ajustements.
Contexte, contraintes structurelles et horizons d’ajustement
Le nombre d’éleveurs a triplé depuis le Covid dans le département, pour atteindre quarante pondeurs. Ce bond demeure insuffisant. L’œuf reste la protéine la moins chère, rapide à cuisiner, et compatible avec des régimes plus végétariens. Cette préférence alimente une demande robuste.
La transition hors cage avance. L’interprofession vise 90 % de poules élevées hors cage d’ici 2030. Transformer un bâtiment réduit la densité, donc la production. « Moins de poules, moins d’œufs », résume la filière. À ce stade, l’offre s’ajuste plus lentement que les habitudes d’achat.
Les projections restent prudentes. La profession évoque un retour à l’équilibre vers le deuxième semestre 2026. Le délai reflète les chantiers d’élevage, les contraintes sanitaires et la logistique. D’ici là, la pénurie d’œufs pourrait rester intermittente, avec des pics sensibles lors des périodes festives.
Ce qu’il faut suivre dans les prochains mois et saisons
Les prochains mois diront si la demande se stabilise et si les élevages gagnent en cadence. Les fêtes testeront la résilience des circuits courts et des réassorts. Les consommateurs devront peut-être ajuster leurs achats à des horaires plus favorables. La pénurie d’œufs demeure un signal de transition pour toute la filière.