À Paris, la mi-novembre rime parfois avec l’hiver avant l’heure. Un épisode ancien rappelle qu’un froid brutal peut recouvrir la capitale de neige. En quelques heures, les paysages familiers se sont couverts d’un blanc silencieux. Transports perturbés, courses annulées et trottoirs glissants ont marqué les esprits. Cet épisode illustre combien la météo parisienne reste changeante, même au cœur de l’automne.
Un épisode de neige très précoce à l’échelle nationale
Entre le 15 et le 18 novembre 1968, l’hiver s’installe déjà avec une avance inhabituelle. Selon meteo-paris.com, une vague de froid gagne une large partie de la France et renforce les précipitations. Sur de nombreuses régions, ces conditions transforment rapidement la pluie en neige dès la nuit suivante.
Dans la nuit du 16 au 17 novembre, les premières précipitations solides se généralisent. Du nord à l’est du pays, une mince couche recouvre routes, jardins et toits en quelques heures. Les relevés indiquent alors entre un et quatre centimètres, des valeurs modestes, mais suffisantes pour surprendre les habitants.
Le dimanche 17 novembre, les précipitations se renforcent et touchent une grande partie du territoire. Belfort mesure jusqu’à 22 centimètres, Orléans 14, Marseille 12 et Tours 11, confirmant l’intensité de l’épisode. En région parisienne, l’épaisseur atteint de cinq à sept centimètres et les courses d’Auteuil sont annulées.
À Paris, la neige surprend transports, automobilistes et passants
En région parisienne, la couche atteint de cinq à sept centimètres sur les chaussées et les trottoirs. Le réseau de bus, peu préparé à un tel épisode, peine à maintenir son fonctionnement habituel. La circulation devient lente, d’autant que la neige transforme les pavés en pièges glissants pour les véhicules.
De nombreux automobilistes roulent encore avec des pneus d’été, inadaptés aux chaussées blanchies. Les rues en pente posent problème et certains véhicules restent bloqués au milieu des côtes. Sur les boulevards extérieurs, la formation de petits embouteillages dits blancs rappelle les hivers d’avant-guerre.
La presse décrit une capitale surprise, où les passants s’arrêtent pour observer les flocons tomber en silence. Les vitrines déjà préparées pour les fêtes de fin d’année prennent des couleurs encore plus hivernales. Des photographes immortalisent Notre-Dame sous un manteau blanc, pendant que les enfants lancent leurs premières batailles.
Une fin d’année 1968 marquée par un froid durable
Après cette offensive précoce, l’hiver ne relâche pas son emprise sur la France en 1968. Dès le 26 décembre, l’air froid revient et touche d’abord le Nord du pays. Les températures chutent et de nouveaux épisodes perturbés préparent un contexte déjà chargé en humidité.
Le 29 décembre, une véritable tempête de neige paralyse une large partie du nord du pays. Dans le Nord-Pas-de-Calais, certains villages se retrouvent isolés plusieurs heures par les congères. Les mesures indiquent près de 30 centimètres à Cambrai, 22 à Lille et 13 à Rouen.
Le 31 décembre, une masse d’air continental très froide glisse sur le pays. Les thermomètres descendent largement sous zéro sur des sols encore gelés. On relève -6 °C à Cannes et -17 °C à Grenoble, ce qui souligne l’intensité de la masse froide. Tours affiche -12 °C et Lille -11 °C, au terme d’une année déjà éprouvante.
Un épisode ancien qui rappelle la vulnérabilité de la capitale
Plus d’un demi-siècle après les événements de 1968, ces journées restent une référence. Les archives montrent comment quelques centimètres de neige suffisent à perturber transports, habitudes et paysages parisiens. Face à un climat parfois extrême, la capitale doit composer avec son réseau dense et ses infrastructures. Chaque nouvel automne rappelle ainsi que l’hiver peut surgir tôt, sans toujours laisser le temps de s’adapter.