À Saint-Denis, les premiers locataires prennent possession des anciens appartements des athlètes, métamorphosés en logements sociaux. Jeudi et vendredi, Plaine Commune Habitat y a remis les clés de 160 habitations. Ce jalon rend tangible l’héritage du village olympique. Pour des familles venues du parc privé, c’est la promesse d’un espace plus grand pour un loyer identique. Beaucoup attendaient ce déménagement depuis plusieurs années.
Les premiers habitants prennent place dans le village olympique
Selon leparisien.fr, jeudi 13 et vendredi 14 novembre, Plaine Commune Habitat a enchaîné les remises de clés à Saint-Denis. Les 160 logements sociaux se situent au cœur d’Universeine, en face de la halle Maxwell. Ils occupent les anciens bâtiments des délégations.
La centaine d’étudiants installés cet été voyait jusqu’ici un quartier presque désert autour de leurs résidences. Le futur ensemble doit accueillir environ 6 000 habitants à terme. Pour l’instant, une boulangerie et une petite épicerie seulement ont déjà ouvert. D’autres commerces suivront progressivement dans ce nouveau village olympique, selon le calendrier annoncé pour le mois de décembre.
Au milieu des cartons, Nadhir et sa mère mesurent déjà le changement promis par ce déménagement. Il souligne avec fierté que des délégations vivaient quelques semaines plus tôt dans ce même immeuble. Selon lui, la reconversion réussie du village des athlètes pourrait servir d’exemple à d’autres villes hôtes.
Un village olympique transformé pour des loyers maîtrisés
Devant les baies vitrées de son futur salon, Nadhir résume ce qu’il ressent en entrant ici. Il confie qu’il ressent une émotion à l’idée d’occuper des appartements utilisés par les délégations pendant les Jeux. Selon lui, la manière dont le site a été reconverti tranche avec certains précédents étrangers.
Pendant un an, les équipes de Vinci Immobilier ont adapté des logements pensés pour des athlètes à usage familial. Les travaux ont porté sur les cloisons, les équipements et les normes de confort pour des séjours plus longs. À la livraison, l’office public indique n’avoir émis aucune réserve sur la qualité obtenue.
Adrien Delacroix, président de Plaine Commune Habitat, souligne que 90 % des nouveaux locataires ont un lien local. Beaucoup vivaient ou travaillaient déjà sur le territoire avant l’ouverture du quartier. Selon lui, le village olympique accueille des ménages sortis de l’habitat indigne et aussi des enseignants.
Entre confort environnemental, attentes locales et quelques frustrations
Pendant la remise des clés, le maire Mathieu Hanotin visite plusieurs appartements témoins et échange avec les nouveaux arrivants. Il insiste sur les sourires de familles qui attendaient un logement depuis des années. Selon lui, le village olympique incarne un héritage concret, associé à des conditions environnementales remarquables.
Les bâtiments respectent des standards élevés, certifiés NF Habitat niveau 1. Les structures utilisent du béton bas carbone et un raccordement aux réseaux urbains de chaleur et de froid. Les critères de biodiversité et le réemploi des matériaux temporaires des Jeux ont guidé la conception des immeubles.
Dans son F2 neuf, Michelle, 75 ans, souffle après dix ans d’attente pour obtenir un nouveau logement. Elle explique avoir quitté la cité Floréal après une agression pour un téléphone, qui l’avait durablement inquiétée. Le couple Nadjat et Amos apprécie le cadre, mais redoute le manque de commerces et dix places de parking.
Des débuts prometteurs qui ouvrent une nouvelle vie au quartier
Les prochains emménagements et ouvertures de commerces diront comment le quartier trouvera peu à peu son rythme. Les nouveaux habitants devront apprivoiser un environnement encore en chantier, avec des services qui se mettent en place. Si les promesses environnementales se concrétisent, le village olympique pourrait devenir un repère pour d’autres projets urbains. Reste à voir comment les attentes en termes de proximité, de mobilité et de voisinage seront réellement satisfaites.