« C’est une très mauvaise idée » : pourquoi vaut-il mieux éviter de régler ses courses avec une carte bancaire ?

Une habitude pratique qui peut discrètement alourdir vos dépenses quand vous faites vos courses au supermarché.

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Payer ses courses en magasin peut sembler un geste anodin, rapide et pratique. Pourtant, ce réflexe modifie subtilement la manière dont nous ressentons nos dépenses. Des chercheurs montrent qu’entre espèces et paiements dématérialisés, nous ne réagissons pas de la même façon, ce qui peut peser sur le budget lorsque l’on sort sa carte bancaire à la caisse, souvent sans y réfléchir vraiment.

Quand la carte bancaire rend la dépense moins visible

Selon presse-citron.net, dans les supermarchés, beaucoup règlent leurs achats en passant la carte sur le terminal, surtout en fin de journée. Ce confort évite de compter les billets au centime près et donne parfois l’impression que l’achat pèse moins. Peu de clients s’interrogent sur l’effet réel de ce geste répété sur leurs dépenses.

Pour mesurer cet impact, des chercheurs australiens ont passé en revue soixante et onze études menées dans dix-sept pays. Cela, regroupant plus de onze mille participants. Leur méta-analyse montre que régler par carte bancaire conduit en moyenne à des dépenses plus élevées que lorsqu’on paie en pièces et billets.

Les auteurs parlent d’un effet « sans espèces » qualifié de faible, mais statistiquement significatif. Pris isolément, un ticket semble anodin. En revanche, ces écarts se répètent semaine après semaine et finissent par peser sur le budget, surtout lorsque les courses sont éclatées en plusieurs passages en caisse.

Pourquoi la carte bancaire affaiblit la sensation de payer

Des économistes soulignent que les paiements dématérialisés rendent l’acte d’achat presque trop simple. Le code saisi ou le geste sans contact s’enchaîne en quelques secondes, sans que l’on ressente vraiment l’argent qui sort. Cette fluidité peut inciter à ajouter un dessert, une boisson ou un article en promotion.

À l’inverse, payer en liquide offre un retour immédiat et visible sur la dépense. Voir son porte-monnaie se vider, renoncer à un produit pour rester dans l’enveloppe prévue ou hésiter au moment de tendre un billet crée un petit choc intérieur. Ce frein suffit parfois à bloquer un achat impulsif.

Les chercheurs souhaitent que ces mécanismes soient mieux connus des consommateurs, des commerçants et des responsables publics. Comprendre l’impact des paiements sans espèces peut inspirer des outils plus transparents. En gardant à l’esprit l’effet spécifique de la carte bancaire, chacun peut déjà examiner ses habitudes de paiement de façon plus lucide.

Comment reprendre la main sur ses dépenses du quotidien

Il n’est pas nécessaire de bannir totalement les paiements numériques pour limiter cet effet. Une première piste consiste à réserver le liquide à certaines dépenses du quotidien. Fixer une enveloppe en espèces pour ces achats aide à visualiser ce qui sort réellement du portefeuille.

Autre option, combiner la carte bancaire avec un suivi très serré de son compte. Consulter régulièrement ses opérations, catégoriser ses achats ou activer des alertes de seuil recrée un retour d’information visuel. Ce rappel fréquent peut jouer le rôle de garde-fou et compenser en partie la disparition de la sensation de perte immédiate.

Chacun peut ensuite adapter ces outils à son propre tempérament. Certains se sentiront plus à l’aise avec une forte part de cash pour les dépenses variables. D’autres préféreront garder les paiements numériques, mais passer quelques minutes chaque semaine à vérifier leurs dépenses et ajuster leur façon de consommer.

Prendre conscience de l’impact de ses moyens de paiement

Sans dramatiser, ces travaux rappellent que la manière dont on règle ses achats n’est jamais neutre. En restant lucide sur l’effet de la carte bancaire, chacun peut adapter ses habitudes pour limiter les dérapages au fil des semaines. Qu’il s’agisse de réintroduire davantage de liquide ou de suivre de près ses dépenses, l’essentiel est de garder la main sur son budget.

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