Le gouvernement propose de ramener la prise en charge des cures thermales par l’Assurance maladie de 65 % à 15 %. La mesure figure dans le budget de la Sécurité sociale en discussion au Parlement. L’exécutif annonce des économies substantielles. Les professionnels et des élus redoutent un accès restreint aux soins. Le calendrier envisagé renvoie à 2026, sous réserve du vote final.
Chiffres clés et cadrage macro des cures thermales
Le taux de remboursement passerait de 65 % à 15 % pour les forfaits conventionnés, affirme bfmtv.com. Pour les affections de longue durée, la prise en charge irait de 100 % à 65 %. L’exécutif vise environ 200 millions d’euros d’économies. Ces ajustements toucheraient directement les cures thermales si la réforme est adoptée.
Aujourd’hui, le thermalisme pèse peu dans les comptes sociaux. Les remboursements annuels atteignent environ 233 millions d’euros. Cela représente près de 0,1 % du budget de soins. En nombre de patients, on approche les 500 000 usagers. Ils sont suivis pour des pathologies chroniques. Les rhumatismes et certaines affections respiratoires reviennent souvent.
La fréquentation se redresse après la crise sanitaire. En 2024, un peu plus de 470 000 curistes ont suivi trois semaines de traitement. On compte près d’une centaine d’établissements. Les stations sont surtout en zones rurales et de montagne. L’activité thermale irrigue l’hôtellerie et des services locaux. Les retombées économiques demeurent structurantes.
Ce qui motive la réforme et ses mécanismes
Le gouvernement parle de recentrage. Il met en avant l’efficience des dépenses. Le dossier lié au PLFSS 2026 évoque une rationalisation des prises en charge. Le ticket modérateur évoluerait. L’exécutif refuse le terme de déremboursement. Il défend un partage différent entre régime obligatoire et complémentaires.
L’argument officiel souligne le rôle des mutuelles. Elles absorberaient une part plus large de la facture. Les opposants craignent un reste à charge important. Ils alertent sur les contrats les moins protecteurs. Ils redoutent un tri social à l’accès au soin. Les bénéficiaires modestes seraient les premiers touchés.
Le Parlement tranchera l’ampleur et le tempo. Plusieurs amendements visent des atténuations. Certains ciblent des publics vulnérables. La mise en œuvre pourrait intervenir en 2026. Le vote final dira si le coût d’un séjour en cures thermales augmentera fortement. Les discussions restent ouvertes à ce stade.
Impacts pour patients et territoires des cures thermales
La filière juge la baisse brutale. Les exploitants redoutent un effondrement de la fréquentation. Ils évoquent des reculs pouvant atteindre 80 %. Des fermetures menaceraient certains sites. Les retombées économiques locales reculeraient nettement. Les pertes se compteraient en milliards, selon la profession.
Des élus locaux se mobilisent. Les régions très thermales s’inquiètent pour l’attractivité. Des communes vivent de cette activité. De nombreux curistes sont retraités. Le reste à charge grimperait. Pour certains, le recours aux cures thermales deviendrait hors de portée. Les territoires ruraux seraient plus exposés.
Les associations de patients relaient des témoignages. Elles défendent une efficacité ressentie sur la douleur et mettent en avant la qualité de vie. Aussi, elles rappellent l’importance de la régularité des soins. Ainsi, elles craignent des reports vers des dépenses plus lourdes. La demande d’écoute et de garanties grandit.
Ce que le débat parlementaire pourrait encore infléchir et quand
La majorité doit arbitrer entre économies et accès aux soins. Des ajustements ciblés restent possibles. Le rôle des complémentaires sera scruté. Les publics fragiles attendent des garde-fous. Le vote final fixera le périmètre et le calendrier. En 2026, l’équilibre entre solidarité et cures thermales pourrait changer durablement.