À la SNCF, partir tôt reste une réalité pour certains agents, même si les règles ont changé. Le témoignage d’Evelyne, contrôleuse devenue retraitée, illustre ce que représente une carrière entière dans l’entreprise et le niveau de pension qu’elle perçoit aujourd’hui. Son parcours éclaire un régime spécial encore très commenté en France. Elle raconte comment se déroule la fin de carrière et ce qui l’attend chaque mois.
Âge de départ et niveau de pension à la SNCF
En 2017, selon mariefrance.fr, la SNCF comptait 260 000 anciens salariés à la retraite pour près de 150 000 agents encore en activité. Ce décalage traduit un système de départs anticipés qui distingue l’entreprise de la moyenne nationale. Ces chiffres rappellent le caractère particulier du régime de fin de carrière des cheminots.
Pendant des années, ce régime spécial a permis à des agents de quitter leur poste avant l’âge légal du secteur privé. L’âge moyen de départ atteint 59 ans et sept mois, niveau appelé à progresser avec la réforme de 2023. Les nouvelles règles resserrent l’accès aux conditions les plus avantageuses.
Evelyne fait partie de ceux qui ont profité des anciennes dispositions après une carrière à la SNCF. Entrée dans l’entreprise à 25 ans, elle a quitté son poste à 57 ans après trente ans de service. À présent, sa pension lui assure un revenu stable issu de la compagnie publique.
Un régime spécial qui façonne la pension des agents
À la SNCF, le régime spécial de retraite fonctionne comme celui de la fonction publique, avec des règles propres à l’entreprise. Il offre une stabilité d’emploi et des garanties sociales attrayantes pour des candidats. Evelyne y voit une chance après des débuts professionnels dans la logistique puis le commerce.
Sans diplôme, elle intègre la compagnie à 25 ans et se forme en interne. Elle commence comme technicienne de la circulation ferroviaire, chargée de la sécurité et du bon enchaînement des trains. Elle devient ensuite contrôleuse au sein du service commercial à bord, où le métier d’ASCT structure le quotidien.
Au fil des années, Evelyne accumule l’ancienneté nécessaire grâce à un statut d’agent du service sédentaire. En totalisant plus de quinze ans, elle peut demander son départ à 57 ans, sans attendre l’âge du régime général. Elle remplissait les 167 trimestres exigés pour une pension à taux plein dans ce cadre.
Un exemple concret et les évolutions à venir
En fin de carrière, Evelyne, mère de deux enfants, gagne 2 900 euros bruts mensuels, primes comprises, soit environ 2 200 euros nets. Elle estime que cette rémunération ne compense plus l’usure du quotidien à bord. Elle se dit épuisée par certains voyageurs et par la hausse des agressions verbales.
En 2019, elle quitte la SNCF, après trente-deux ans de service, convaincue qu’elle ne ferait pas un trimestre supplémentaire. Sa pension atteint 2 150 euros bruts, soit 1 950 euros nets. Le montant se calcule sur les six derniers mois de salaire, et non sur vingt-cinq années comme dans le privé.
Au moment de partir, elle perçoit une indemnité équivalente à un mois de salaire, soit environ 2 900 euros. Cette somme n’est versée qu’aux agents justifiant d’au moins vingt-cinq ans de service. Evelyne sait que les prochains retraités devront souvent travailler plus longtemps pour des droits moins favorables.
Ce témoignage illustre les enjeux de la retraite SNCF
Le parcours d’Evelyne montre concrètement ce que représente une carrière intégralement menée à la SNCF dans un régime en transition. Ses années de service lui donnent aujourd’hui une pension sécurisée, calculée selon des règles plus favorables que celles du secteur privé. Les prochains agents devront cependant composer avec un âge de départ plus élevé et des droits progressivement resserrés au fil des réformes récentes.
Ce cas éclaire le fonctionnement d’un régime spécial et son impact sur la retraite mensuelle.