La Haute Autorité de santé recommande de ne plus prescrire un test sanguin pour mesurer la vitesse de sédimentation, couramment utilisé

Les recommandations encadrent les bilans inflammatoires et privilégient des marqueurs plus fiables dans la pratique quotidienne

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La Haute Autorité de santé recommande d’arrêter de prescrire le test sanguin mesurant la vitesse de sédimentation. L’examen est jugé peu pertinent. L’avis, destiné aux praticiens, rappelle que d’autres marqueurs existent et que la pratique baisse déjà en France. La recommandation recentre les bilans sur des examens plus fiables, sans modifier l’examen clinique. Elle vise les prescriptions de routine, notamment chez les patients sans symptômes spécifiques.

Ce que change la recommandation sur le test sanguin

Selon franceinfo.fr, saisie par l’Assurance maladie, la Haute Autorité de santé a évalué la vitesse de sédimentation. Le collège a adopté son rapport le 13 novembre 2025, avant publication de la synthèse la semaine suivante. L’évaluation vise à cadrer l’usage en soin courant et à préparer une éventuelle évolution du remboursement.

La vitesse de sédimentation provient d’une prise de sang placée en tube en laboratoire. On mesure la hauteur atteinte par les globules rouges après un temps donné. Une inflammation accélère cette descente. Le principe reste simple, mais la méthode souffre de limites techniques connues depuis des années.

Dans les faits, l’examen reste beaucoup prescrit, surtout en médecine générale. La HAS indique près de seize millions d’actes remboursés en 2023 pour douze millions d’euros. La tendance recule toutefois. Le test sanguin n’apporte pas d’information décisive dans les indications évaluées, selon l’analyse rendue publique.

Limites connues du test sanguin et motifs d’abandon

Les experts pointent trois limites majeures : faible reproductibilité, lenteur de réaction aux processus inflammatoires et faible spécificité. Beaucoup de paramètres, comme l’âge, influencent le résultat. La HAS résume d’une phrase : « La mesure n’a pas démontré d’intérêt médical dans les indications évaluées ». L’évaluation répond à une saisine de l’Assurance maladie en 2025.

Des solutions plus pertinentes existent pour objectiver une inflammation. Le dosage de la protéine C-réactive est privilégié dans la pratique courante. Il évolue plus vite et s’interprète avec l’examen clinique. La HAS recommande donc d’arrêter de prescrire la vitesse de sédimentation et de réorienter les bilans.

Sur le terrain, le changement promet des bilans plus lisibles. La suppression d’un examen peu informatif réduit la confusion diagnostique. Elle limite aussi les examens redondants demandés par automatisme. Le test sanguin doit céder la place à des marqueurs plus performants et stables.

Contexte, alternatives et prochaines étapes possibles

L’usage de la vitesse de sédimentation décroît déjà, selon la HAS. En médecine de ville, elle accompagne souvent un hémogramme ou une CRP. Les équipes rappellent que la clinique prime toujours. Les marqueurs biologiques assistent la décision, sans se substituer au jugement du praticien. La HAS insiste aussi sur l’absence d’indications solides en routine.

Sur le plan réglementaire, l’avis ouvre la voie à une évolution de la nomenclature. Le déremboursement pourrait être étudié par l’Assurance maladie et les ministères. Le calendrier relève des autorités, après consultation des parties. Une décision du collège a déjà acté le rapport d’évaluation le 13 novembre.

Pour les patients, l’impact reste limité au quotidien. Le test sanguin ne disparaît pas d’un coup, mais quitte progressivement les bilans de routine. Les pathologies seront explorées avec des marqueurs plus réactifs et spécifiques. L’objectif affiché est une médecine plus claire et efficiente.

Ce qu’il faut surveiller maintenant côté pratiques et remboursement

La recommandation clarifie les bilans inflammatoires et recentre l’exploration sur des marqueurs performants. Les autorités préciseront les suites possibles pour la nomenclature et le remboursement. À court terme, les médecins peuvent ajuster leurs prescriptions et privilégier la CRP. Le test sanguin concerné devrait reculer encore, au profit d’indications mieux établies. Les patients n’auront pas d’examen supplémentaire, mais une interprétation plus fiable.

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